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Invitation à se lancer dans la transition écologique

Invitation à se lancer dans la transition écologique

Invitation à se lancer dans la transition écologique: Texte
Ressources

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Vous trouverez ci-dessous le texte complet de l’invitation à se lancer dans la transition écologique, adressée aux élu.e.s.

Invitation à se lancer dans la transition écologique: Citation

Introduction

Bonjour Mesdames et Messieurs les élus,

Je m’appelle Noémie LAURENT, je suis une ingénieure spécialisée en bâtiment écologique, mais surtout une citoyenne soucieuse de l’avenir de notre société. Comme 60 % des Français (Baromètre Greenflex), je crois qu’il est urgent d’agir pour notre planète.

Souhaitant agir à mon niveau, j’ai réalisé un travail de recherche bibliographique sur la transition écologique. Il a donné lieu à deux documents, en accès libre, que je souhaite adresser à l’ensemble des élus locaux :

  • Le premier document est une lettre ouverte d’une dizaine de pages, qui invite à vous lancer dans la transition écologique au niveau local. J’y présente un rapide état des lieux qui corrobore la nécessité d’un changement profond ; puis je détaille des pistes d’action, inspirées d’initiatives déjà en cours en France et dans le monde, réalisables à l’échelle de votre territoire.

  • Le second document est un référencement d’une centaine de ressources. Je les ai classées par thèmes et assorties d’une courte description. Toutes sont liées à la transition écologique, pour en comprendre les enjeux ou pour vous donner des clés vous permettant d’imaginer vos propres solutions, adaptées à votre territoire.

Ma conviction est que vous avez un rôle à jouer pour créer le « monde de demain », un monde désirable, soutenable, enthousiasmant, juste, et solidaire. Soixante-six pourcent des Français placent d’ailleurs la transition écologique en tête des priorités d’action municipale (Sondage Odoxa).

Notre société se dirige dans le mur. Les conséquences du dérèglement climatique ou encore la crise sanitaire actuelle ne sont que des aperçus des défis qui nous attendent. Obnubilés par la croissance, nous en oublions que nous sommes dans un monde aux ressources finies que nous surexploitons mais dont notre pérennité dépend.

Les bouleversements récents liés à la crise du coronavirus sont une opportunité majeure de changer nos modes de vie, et dont il faut nous saisir collectivement. Nous avons été témoins de changements rapides et inattendus, comme la baisse drastique de la pollution atmosphérique, l’arrêt du trafic aérien ou la reconquête temporaire par la nature des espaces libérés par l’humanité. Surtout, la pandémie a fait émerger une prise de conscience collective, en nous forçant à nous projeter dans un avenir radicalement différent.

Et si nous profitions de l‘actuel bouleversement de nos vies pour orienter notre trajectoire vers un avenir choisi et non subi ? Et si nous répliquions, à grande échelle, les initiatives de transition existantes mais encore isolées pour en faire notre quotidien ?

Je suis consciente que toutes les actions que je présente ne sont pas nécessairement adaptées aux particularités de votre territoire, et que vous n’êtes pas toutes et tous prêts à engager une transition écologique de grande ampleur. Mais le changement commence par un premier pas, et j’ai la certitude que la réalisation d’une seule de ces actions peut avoir un impact significatif sur la préservation de notre planète tout en améliorant la convivialité dans votre commune et son développement. Je fais le pari que la transition viendra des communes et des citoyens et je vous invite à agir, encore, pour dessiner l’avenir de notre société, vers un quotidien plus écologique et plus solidaire.

Je vous souhaite une bonne lecture,

Noémie LAURENT

noemie.lrt@protonmail.com

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1 - On va droit dans le mur?

a. État des lieux

​Comment ça, on va droit dans le mur ? Pourquoi faut-il engager la transition écologique, où est le problème ?

Si cela ne vous semble pas très clair, cette partie est pour vous. Les raisons sont multiples et intimement liées. Pour rester dans du concret, j’ai choisi de parler des phénomènes les plus « évidents » et qui concernent la France à court terme.


  • Le dérèglement climatique : c’est un changement de climat rapide à l’échelle des temps géologiques, dû à notre surutilisation d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz).

Il entraîne un réchauffement global de la surface de notre planète, des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et de plus en plus marqués (canicules, pénuries d’eau, tempêtes, inondations…), et une hausse du niveau des océans. À court terme, entre autres, cela signifie probablement une baisse des rendements agricoles, l’arrivée de nombreux réfugiés climatiques et des détériorations des infrastructures des réseaux d’électricité, d’eau ou de communication.


  • L’effondrement de la biodiversité : dans le monde, une espèce animale ou végétale sur quatre est menacée d’extinction et les populations de vertébrés ont diminué de 60% en 50 ans. En cause : la destruction des milieux naturels (dégradation des sols, déforestation, bétonisation), la surpêche, les pollutions dont les pesticides, le dérèglement climatique.

Or les « services écosystémiques » associés au fonctionnement de la nature sont à la fois très nombreux, gratuits et économiquement indispensables : dépollution de l’eau et de l’air, atténuation du réchauffement climatique, pollinisation, bien-être social, infiltration des eaux de pluie alimentant les nappes phréatiques, formation et entretien de sols fertiles, etc.


  • Le pic pétrolier : c’est la raréfaction des énergies fossiles disponibles à faible coût énergétique et financier. En cause : la finitude de la ressource et l’augmentation de la consommation mondiale, les difficultés d’extraction croissantes, et les risques de guerre dans les pays producteurs.

La France importe 99% de son pétrole. Or notre modèle de société repose sur :

  • un accès illimité à l’énergie pour le transport des biens et personnes (voitures, avions, porte-containers…) ; nous chauffer ; faire tourner nos industries ; nous nourrir (utilisation des machines agricoles, fabrication des pesticides et engrais…).

  • l’utilisation de pétrole pour fabriquer la plupart de nos objets du quotidien (habits synthétiques, médicaments, cartes de crédit…).

Les autres sources d’énergie posent également problème. Que ce soient les énergies renouvelables ou le nucléaire, elles nécessitent des minerais rares – dont l’uranium – disponibles en quantité finie, exploités à l’étranger dans des conditions généralement indignes.


  • Notre modèle de société : il privilégie l’impératif économique (recherche de profit, production et consommation maximales, recherche de croissance infinie du PIB) à l’impératif écologique, qui nécessite de préserver les ressources et de produire seulement le nécessaire, mais également à notre bien-être.

Ce modèle nous a conduits à supprimer nos stocks, à utiliser des chaînes d’approvisionnement en flux tendu et à simplifier, externaliser et mondialiser nos systèmes de production. Cela nous rend dépendants du bon fonctionnement des industries des autres pays, et vulnérables face à des crises qui demandent de l’adaptabilité. La pandémie que nous traversons l’illustre bien, et notamment le problème des masques.

Notre modèle fragilise les individus : création d’emplois précaires, perte de sens qu’illustrent bien les nombreux burn out ou bore out, et isolement des plus fragiles. La course à la consommation, censée répondre à l’ensemble de nos besoins, se fait au détriment du lien social, de l’entraide et de l’altruisme. Les inégalités génèrent un climat social tendu et une perte de confiance dans les pouvoirs publics.

Enfin, l’impératif économique a conduit à la création de bulles spéculatives, qui, bien que déconnectées de l’économie réelle, risquent de la détruire en cas de crise.


Nous sommes donc dans une situation où l’ensemble de notre mode de vie, en plus de détruire le système Terre auquel nous appartenons, nous expose à disparaître.


* * *


D’après le Larousse, le bore out est un syndrome d’épuisement professionnel dû à l’ennui provoqué par le manque de travail ou l’absence de tâches intéressantes à effectuer, engendrant une démotivation, une dévalorisation de soi, ainsi qu’une intense fatigue physique et psychique.

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b. Fragilités et nécessité d'un changement profond

Oui, mais notre société est hyper solide, on trouvera bien des solutions !

En fait non. Le XXe siècle nous a habitués à résoudre les problèmes de l’humanité par de l’innovation technologique. Mais d’une part la technologie actuelle est globalement dépendante des énergies fossiles et nous ne pouvons plus tout miser dessus. Et d’autre part les solutions technologiques ciblent des problèmes isolés, et à relativement petite échelle. Enfin, il est illusoire d’espérer réparer les dommages causés sans s’attaquer aux sources du problème, simplement grâce à une réponse technologique.


Que se passera-t-il en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement des magasins, qu’elle soit due à l’éruption d’un volcan islandais ou au prix du carburant ?

Que se passera-t-il lorsque, faute d’habitats et décimés par les néonicotinoïdes tout juste ré-autorisés, les insectes pollinisateurs (abeilles, syrphes, papillons…) disparaîtront ?

Que se passera-t-il lorsque les aléas climatiques (sécheresses, inondations, gelées tardives, vents violents…) se seront tellement multipliés qu’ils menaceront la pérennité de nos productions agricoles ?


Nous sommes hyper efficaces et rentables à très court terme, au détriment de notre résilience et en faisant fi des conséquences de nos actions à moyen et à long termes. Nous ne sommes pas préparés à gérer les perturbations fortes du fonctionnement de notre société qui vont être engendrées, de plus en plus fréquemment, par les changements globaux. Nous sommes dépendants du bon fonctionnement de l’écosystème incroyable qu’est la Terre.

En somme, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis.


La société de demain, soutenable et désirable, ne se fera donc pas sans transformations profondes.


Il ne s’agit pas de mettre un vernis écolo ou de se limiter aux éco-gestes.

D’après la synthèse d’une étude de l’institut Carbone 4 (pages 3 à 5 du lien), pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, l’empreinte carbone des français doit baisser d’environ 80%. Une hypothèse réaliste combinant éco-gestes et investissements des particuliers permettrait de baisser l’empreinte carbone des Français de 20%. Non négligeable, mais insuffisant. On ne peut pas réduire nos émissions de carbone en s’appuyant uniquement sur des actions individuelles.


Il ne s’agit pas non plus de traiter un problème isolé.

Il n’y a pas d’un côté le changement climatique, de l’autre la fin des énergies faciles, à côté l’effondrement de la biodiversité et encore un peu plus loin la crise sociale et économique. La question est systémique. Dans cette vidéo de 5 minutes, l’astrophysicien Aurélien Barrau illustre que le dérèglement climatique ou la production d’énergie « propre » ne sont qu’un aspect du même problème : « avec un bulldozer qui fonctionne à l’énergie solaire, on peut raser la forêt amazonienne, on n’aura pas émis de CO2, mais on aura quand même rasé la forêt ».


Il s’agit de « faire ce qui est nécessaire ».

Dans sa BD « Le déni de Hitler », Stuart McMillen explique bien ce principe : ce qui est réaliste ou acceptable n’est pas forcément suffisant. Il montre également qu’une fois « le barrage de la résistance » vaincu et l’action engagée dans un but commun, il est possible d’obtenir des résultats rapides et efficaces. Il ne s’agit donc plus de se limiter à ce qui est réaliste ou économiquement acceptable pour réduire notre impact, tout en continuant notre folle course à la croissance. Il s’agit de transformer notre société, radicalement, pour la rendre sobre et agréable. Il s’agit de se préparer à vivre différemment, sans attendre d’y être forcés comme durant cette crise sanitaire.


« L’utopie n’est pas l’irréalisable, mais l’irréalisé.
L’utopie d’hier peut devenir la réalité d’aujourd’hui. »
Théodore Monod.


* * *

Définition de résilience : « La Résilience est la capacité d’un système, qu’il s’agisse d’un individu, d’une économie, d’un village ou d’une ville, à résister aux chocs venant de l’extérieur. La Résilience porte sur la construction de la capacité à s’adapter à un choc, à plier et à se modifier, plutôt que de s’écrouler. » Pour une définition plus détaillée, voir : https://www.entransition.fr/la-resilience-quest-ce-que-cest/

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2 - Mais alors, on fait quoi?

a. Une transition au niveau local

D’une part, il s’agit de réduire le risque d’apparition de situations indésirables. Cela signifie faire ce qui est nécessaire pour limiter notre impact sur l’environnement. Par exemple, en laissant les énergies fossiles où elles se trouvent et en aidant la biodiversité à reprendre sa place.

D’autre part, il s’agit de se préparer à l’éventualité de nouvelles crises. Cela signifie amorcer le changement, amener plus de résilience dans notre société, et y réduire les inégalités. Pour qu’en cas de choc, ce soit un monde pacifique, désirable et choisi qui émerge. Par exemple en encourageant l’autonomie alimentaire de votre commune, en créant du lien et de la solidarité, en garantissant la couverture des besoins minimaux en énergie ou en soins.


Faute d’avoir anticipé une possible pandémie, nous nous retrouvons collectivement confrontés à une situation que nous aurions préféré éviter.

Or la fin des énergies faciles, le dérèglement climatique, l’effondrement de notre système économique, ou la perte de biodiversité sont autant de probables facteurs d’émergence d’événements indésirables : de nouvelles pandémies, des sécheresses anéantissant les récoltes, des crises financières dégénérant en crises sociales…


Il est donc nécessaire de s’engager dans une transition écologique globale. L’idéal serait un véritable projet de société basé sur une reconstruction écologique du pays, qui redonnerait du sens à nos activités et de l’espoir aux jeunes générations. Toutefois, même en l’absence d’action nationale d’envergure, il me semble que cette transition doit et peut se faire à l’échelle locale, au niveau des communes et territoires.


Pourquoi à cette échelle ?

  • Développer notre résilience passe par le renforcement des capacités locales à répondre aux besoins des citoyens.

  • Cette échelle permet d’entreprendre des actions directes et adaptées à la réalité des territoires que vous, élus locaux, connaissez bien – selon le contexte social, le tissu économique et associatif, les ressources disponibles.

  • Les communes ou les intercommunalités possèdent des compétences qui permettent d’agir pour la transition : urbanisme, déchets, gestion de l’eau, éducation, développement économique…

  • À l’échelle locale, il est plus facile de prendre la décision d’agir maintenant, à notre niveau, à notre échelle, selon nos besoins et de le faire. En tant que plus petit échelon démocratique, la structure est moins lourde à déplacer qu’à une plus grande échelle et les élus sont plus proches des citoyens pour les écouter, les informer, les mobiliser ou les accompagner dans leur engagement.

  • Même si une transition nationale est nécessaire, on ne peut pas attendre que l’État prenne tout en main. En effet, son pouvoir d’action est de plus en plus limité (lobbys, prochaines élections, lourdeur administrative, lenteur législative…) et son rôle n’est pas de « nous sauver » mais d’assurer les conditions globales nécessaires au bon fonctionnement de la société (éducation, santé, travail…).

  • Alors il faut commencer local, pour créer des îlots durables et résilients, qui une fois reliés changeront durablement le paysage à grande échelle. Les exemples de communes ayant engagé leur transition sont nombreux. Si elles le font, pourquoi pas vous ?

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b. Pistes d’actions concrètes

Mais concrètement, on fait quoi ?!

Voici une présentation courte et non exhaustive d’initiatives que vous pourriez transposer dans vos communes, pour développer cette société plus simple et plus résiliente de demain, tout en limitant notre impact sur la planète et l’environnement.


  • La toute première, à la fois la plus simple et la plus importante à mes yeux : vous informer, puis informer vos concitoyens, pour que chacun puisse d’une part prendre conscience de l’urgence, mais aussi et surtout s'autoriser à imaginer à quoi ressemblerait notre monde idéal. Finalement, même sans urgence écologique, on peut avoir envie de transformer notre société. Faites rêver !

Vous pouvez par exemple organiser des tables rondes dans vos communes et quartiers, remplacer les publicités par des affiches informatives ou montrant les actions concrètes développées dans d’autres territoires.

Et si nos enfants rejouaient en sécurité dans les rues ?
Et si nos bâtiments étaient confortables en toute saison et autonomes en énergie ?

Et si on avait tous un métier qui nous plaît ?

Et si on croisait une nature rayonnante partout ?

Et si les lieux de rencontre et d’échange se multipliaient ?

Et si on prenait soin des plus vulnérables : personnes âgées, porteuses de handicap ou sans-abri ?

Et s’il y avait de vraies alternatives à la voiture partout sur le territoire ?
Et si on cultivait nos légumes au cœur de nos villes ?

Et si on avait le temps de réaliser les choses qui nous tiennent à cœur ?


L’idée, c’est de changer notre vision du monde et de paradigme. D’imaginer un futur désirable, pour ensuite en écrire la feuille de route. De sortir de l’idée que l’écologie c’est chiant, cher, et coercitif, pour comprendre que cela peut aussi être joyeux et source de satisfaction. Cela peut nécessiter de faire une croix sur nos rêves et nos projets actuels pour en laisser émerger de nouveaux, tout aussi beaux et plus durables. C’est reprogrammer notre logiciel pour voir la transition comme une opportunité de retrouver ce qui nous est essentiel.

Changer, ce n’est pas réservé aux voisins. C’est une question de volonté, de la part de vous, nos élus, mais aussi de nous, vos concitoyens.


Les autres pistes sont plus concrètes :

  • Développer les transports en communs ou la mutualisation de véhicules pour limiter l’usage de la voiture personnelle. En parallèle, augmenter le nombre de pistes cyclables et les rendre agréables et pratiques à utiliser, y compris en zone rurale. Vous pouvez aller voir du côté de la Belgique (points-nœuds) et des Pays Bas (aménagements et bandes cyclables) qui sont assez avancés à ce sujet, et dont la Suisse s’inspire pour planifier ses itinéraires cyclables.

  • Mettre à disposition des parcelles communales pour créer une ceinture alimentaire en y implantant des vergers et des potagers (régie agricole communale). En ville, débétonner une partie des trottoirs et routes pour y planter des arbres fruitiers et ainsi se nourrir, rafraîchir les villes et limiter le ruissellement. Le mouvement « Les incroyables comestibles » peut être un bon point de départ au développement d’une agriculture urbaine conviviale.

  • Développer une monnaie locale alternative (ou en étendre une voisine) pour favoriser les échanges locaux et redynamiser vos communes économiquement (pour l’alimentation, mais aussi les loisirs, les impôts locaux, les salaires…).

  • Proposer des chantiers participatifs aux habitants pour réaliser des actions concrètes. Par exemple : favoriser l’épanouissement de la biodiversité en créant des mares, des hôtels à insectes, des ruches de biodiversité ou en plantant des haies ; mettre en place des cuves communales de récupération d’eau de pluie pour garantir l’accès à l’eau.

  • Notre agriculture et notre alimentation sont au cœur des problématiques et des solutions. Il est nécessaire d’accompagner les agriculteurs vers une agriculture plus respectueuse de notre environnement et indépendante des énergies fossiles, des pesticides et engrais de synthèse. En favorisant les circuits-courts et en mettant en place, entre autres, des conventions agricoles pour les encourager dans des pratiques vertueuses, comme à Lons-le-Saunier.

  • Se mettre en réseau pour partager ses expériences et mener des actions conjointes. Des communes ont interdit les pesticides à moins de 150 mètres des habitations, mais font face à des procès retoquant leur décision. Que se passerait-il si 3 000 communes prenaient cette mesure en même temps ?

  • Stopper l’urbanisation et l’artificialisation des sols, en rénovant les bâtiments existants ou en accueillant des habitats légers sur votre commune comme les yourtes ou les tiny houses. Les porteurs de ce type de projet sont souvent déjà engagés dans la transition et peuvent vous aider à la populariser.

  • Utiliser la participation citoyenne. Cela développe l’intelligence collective et la coopération, tout en augmentant l’adhésion des citoyens à vos projets. En plus, cela permet de créer des liens entre habitants et avec les élus.

Ce ne sont que quelques-unes des nombreuses pistes qui existent déjà partout sur notre territoire. Vous trouverez de nombreux autres exemples d’action dans le document référençant les ressources. À vous d’inventer vos solutions, en fonction de vos envies, vos idées, vos besoins, votre territoire !

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3 - Les freins au changement

a. Oui enfin bon, l’argent il ne tombe pas du ciel ?!

L’aspect économique sera probablement votre plus gros frein, les dotations aux communes étant de plus en plus réduites.


En premier lieu, il ne faut pas négliger le long terme. Que ce soit pour la biodiversité ou le climat, il existe des points de basculement, qui une fois franchis excluent tout retour à une situation antérieure. Ces bouleversements irréversibles peuvent engendrer des coûts élevés de compensation (comme pour la pollinisation par exemple).


Il est désormais urgent d’investir dans la transition écologique pour préserver à la fois les services écosystémiques et l’habitabilité de notre planète et éviter les coûts qui découlent de leur réduction voire de leur perte.


Plus concrètement, voici quelques pistes pour faciliter la mise en œuvre de la transition et son financement :

  • Collaborer avec les partenaires locaux. Par exemple : les bailleurs sociaux pour qu’ils fassent des logements passifs ; les compagnies de transports en communs pour les rendre gratuits ou plus accessibles ; les cantines scolaires pour augmenter la part du local et des repas végétariens dans les menus.

  • Créer des Coopératives de Transition Écologique (CTE), un levier applicable rapidement à une échelle locale. Leur mission est d’accélérer la mise en œuvre d’initiatives locales de transition en soutenant, accompagnant et finançant les , mutualisation de savoir-faire et connaissances, coûts…). Elles versent un revenu aux adhérents et sont financées par les adhésions, des prestations de services, des subventions, et des donations. Voir la vidéo de présentation de la fondation Zoein et le site de Tilt, la CTE des Hauts-de-France.

  • Investir pour réduire les coûts de fonctionnement. Isoler les bâtiments publics qui dans certains cas consomment énormément d’énergie. Réduire l’éclairage public (nombre de points lumineux, luminosité) et remplacer les ampoules par des LEDs pour économiser sur la facture et en maintenance.

  • Demander à être financés par la Nef, une banque dont l’épargne de ses clients sert à financer des projets à portée écologique, sociale et culturelle. Ou mettre en place un financement participatif via la plate-forme Collecticity.

  • Utiliser les financements régionaux et/ou européens (communes rurales, biodiversité, lien social…). Pour imaginer vos projets, les financer et les mettre en œuvre, vous pouvez vous faire aider par des associations comme les Centre Permanents d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE).

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b. Le fonctionnement cognitif

Pourquoi on n’agit pas ?!

Le deuxième frein majeur à ne pas négliger est lié au fonctionnement de notre cerveau, qui nous enferme parfois dans nos croyances. Nous sommes en permanence soumis à des biais cognitifs qui limitent notre compréhension des problèmes et notre motivation à agir. Notre perception des choses, notre environnement, nos habitudes, notre sentiment d’invulnérabilité ou notre propension à privilégier court-terme et confort sont autant de freins à la transition. Pour déjouer ces automatismes, il est nécessaire d’utiliser la joie, l’enthousiasme et la convivialité pour lancer la transition.


Et si on oubliait nos peurs et nos freins ? Et si on y croyait ? Et si on y arrivait ?

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Mark Twain

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Conclusion

Je vous remercie de m’avoir lue jusque-là. J’espère que mon message vous aura apporté des informations utiles et l’envie de vous lancer ou d’aller plus loin dans la transition écologique, vers une société juste, soutenable et désirable !

La transition peut sembler irréalisable à votre échelle. Ce n’est certes pas une mince affaire, mais il est important de se souvenir que la transition globale est la somme d’une infinité de transitions de moindre ampleur, individuelles ou locales. De nombreuses communes et territoires ont commencé. En attendant que les gouvernements s’emparent du sujet, rejoignons-les !


Vous trouverez à la suite de cette lettre une dizaine de ressources pour vous aider à débuter. En complément, le document joint à cette lettre recense plus d’une centaine de ressources traitant à la fois de la compréhension globale du problème et des pistes d’action concrètes dans tous les domaines, avec de nombreux exemples.


Je vous souhaite une belle transition !

Noémie LAURENT

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10 ressources pour débuter

En complément de ma lettre, j’ai recensé plus d’une centaine de ressources liées à la transition écologique, que vous pouvez retrouver dans le second document joint à mon mail. Elles ont pour but de vous permettre de vous documenter sur les différents problèmes auxquels nous sommes confrontés collectivement et de vous aider à vous lancer dans des actions concrètes, en vous faisant découvrir des exemples d’action et des outils existants.

Elles sont classées par thématiques (dérèglement climatique, transition locale, transition agricole, financer la transition, etc.) et accompagnées d’une courte description. J’ai volontairement sélectionné des supports variés afin que vous puissiez utiliser ceux qui vous conviennent le mieux (livres, sites, articles, podcasts, films…).

Je vous propose ici une sélection de 10 ressources pour débuter.

Présentation de 10 processus environnementaux à préserver afin de maintenir les équilibres du système Terre. Par exemple : le climat, la biodiversité, le cycle de l’azote, les forêts, ou encore les océans. Pour chacun il existe un seuil critique, ou limite, au-delà duquel l’ensemble du vivant est exposé à un risque d’effondrement global.

  • Demain, film réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent – 2h.

En 2016, les deux réalisateurs partent à la rencontre des initiatives qui changent le monde dans plusieurs domaines clés : alimentation, énergie, économie, gouvernance et éducation.

Participer à un atelier, en ligne ou en présentiel. C’est un jeu de carte collaboratif, ouvert à tous, imaginé pour comprendre ce qu’est le réchauffement climatique, ses causes et ses conséquences.

  • Pour que nature vive, podcast du Muséum National d’Histoire Naturel – épisodes d’environ 30 minutes chacun.

Ce podcast aborde les questions de la 6ème crise d’extinction du vivant ainsi que plusieurs grandes questions environnementales (surpopulation, pollution…).

Cette BD expose de manière claire et pédagogique ce qu’est le pic pétrolier et notre dépendance à l’énergie.

  • Ces maires qui changent tout, de Mathieu Rivat – 140 pages.

Cet ouvrage donne la parole à des maires qui ont décidé de penser la relation aux habitants et au territoire de façon innovante. Il présente de nombreuses idées, tant sur le plan social, économique ou écologique, pour changer nos villes et villages.

Une formation accessible à tous avec une série de 12 thèmes pour interroger nos modèles de société. Exemples de thématiques : inégalités, biodiversité, gouvernance des communs, psychologie, économie… Il est à chaque fois proposé, à travers différents types de ressources : une pratique à expérimenter, un éclairage sur l’actualité de la crise sanitaire, et un contenu de fond pour prendre du recul.

Après avoir expérimenté la participation citoyenne dans 6 communes, les différents acteurs, dont le Graine, ont rédigé un livret méthodologique et une plaquette. Vous y retrouverez des témoignages, des retours d’expérience, les résultats de l’expérimentation, ainsi qu’une méthodologie détaillée, une boîte à outils et des personnes ressources. La démarche est particulièrement adaptée aux communes de moins de 1 500 habitants.

  • Les Greniers d'Abondance, association qui étudie la vulnérabilité de nos systèmes alimentaires face aux bouleversements écologique, climatique et énergétique.

L’objectif est de sensibiliser citoyens et élus à cette problématique et de fournir des outils pour construire une résilience alimentaire territoriale. Sur leur site, vous trouverez de nombreuses ressources. Entre autres : un tableau de bord pour diagnostiquer votre territoire, des articles, une infographie

Les experts de l’association ont créé un scénario de transition énergétique de 2017 à 2050 en se basant sur 3 principes : sobriété, efficacité, renouvelable. L’onglet « scénario négaWatt 2017-2050 » propose des présentations plus ou moins détaillées de leur travail : une courte vidéo, ou des documents PDF de 4 à 50 pages.

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